Dans l’imaginaire collectif, le bon management est souvent perçu comme un luxe : une option pour les entreprises prospères, une préoccupation secondaire face aux impératifs de productivité et de rentabilité. Pourtant, les travaux de l’ISEOR, sous l’impulsion de chercheurs comme Laurent Cappelletti, démontrent que le coût du mauvais management est 4 fois supérieur à celui d’un management efficace.
Pourquoi ? Parce que les dysfonctionnements ne sont pas de simples erreurs ponctuelles. Ils s’enracinent profondément dans la culture, la structure et les processus de l’entreprise, générant des coûts cachés colossaux.
Les coûts cachés d’un mauvais management
Les études menées par l’ISEOR ont mis en évidence un phénomène sous-estimé : les dysfonctionnements managériaux génèrent une perte de valeur considérable qui ne transparaît pas toujours directement dans les bilans financiers.
Ces coûts cachés se manifestent à travers six catégories principales :
1️⃣ Surtemps et sous-productivité
Des heures supplémentaires inutiles, des tâches redondantes, des réunions inefficaces... Tout cela découle d’un management mal structuré et pèse sur la rentabilité.
2️⃣ Non-qualité et erreurs
Un management défaillant entraîne des erreurs opérationnelles, une mauvaise transmission des consignes, des process incohérents, générant du gaspillage et des reprises de travail.
3️⃣ Démotivation et turnover
Un environnement de travail toxique ou désorganisé pousse les talents à partir, ce qui engendre des coûts de recrutement, de formation et de perte de compétence.
4️⃣ Coût des conflits internes
Les tensions non résolues se traduisent par une dégradation du climat social, une baisse de la coopération et une augmentation du stress, réduisant l’efficacité collective.
5️⃣ Freins à l’innovation
Un management rigide, fondé sur le contrôle plutôt que sur la responsabilisation, bride la créativité et limite l’adaptabilité à un environnement en mutation.
6️⃣ Insatisfaction client et perte d’opportunités
Un service client mal géré, une mauvaise coordination interne ou des erreurs de livraison détériorent l’image de l’entreprise et font fuir les clients.
➡️ Résultat : ces dysfonctionnements coûtent en moyenne entre 20 000€ et 60 000€ par salarié et par an, selon les travaux de l’ISEOR.
Pourquoi ces dysfonctionnements perdurent ?
Si le constat est sans appel, pourquoi tant d’entreprises maintiennent-elles ces pratiques coûteuses ?
📌 Un héritage culturel et structurel
De nombreuses entreprises sont encore figées dans un modèle taylorien où la rigidité des procédures prime sur l’adaptabilité et la responsabilisation des équipes.
📌 Une difficulté à évoluer face aux mutations du monde
Les nouvelles générations de salariés recherchent du sens, de la flexibilité et un management plus horizontal, tandis que certaines entreprises peinent à transformer leurs pratiques.
📌 Un manque de prise de conscience des coûts cachés
Les dirigeants focalisent souvent leur attention sur les coûts visibles (salaires, matériel, locaux) sans mesurer l’impact des coûts invisibles liés aux erreurs managériales.
📌 Un manque d’outils et d’indicateurs adaptés
Tant que les coûts cachés du management ne sont pas intégrés dans les outils de pilotage, ils restent perçus comme des "problèmes RH" et non comme des enjeux stratégiques.
Vers un management durable et rentable
Le défi des entreprises est donc d’opérer un changement structurel profond pour inverser la tendance et transformer le management en levier de performance.
💡Former les managers aux techniques de gestion humaine et organisationnelle
💡 Mesurer et piloter les coûts cachés avec des outils adaptés
💡 Favoriser la responsabilisation et l’agilité des équipes
💡 Développer une culture d’entreprise axée sur la coopération et l’innovation
Un management efficace ne doit plus être perçu comme une dépense mais comme un investissement stratégique. Car au final, bien manager coûte 4 fois moins cher que de subir les effets d’un mauvais management.
Et vous, avez-vous déjà constaté l’impact des coûts cachés du management dans votre organisation ?
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